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news 04 - juin 2016

Le programme Investissements d’Avenir octroie un financement de 9 millions d’euros à Global Bioenergies et IBN-One, dans un programme impliquant Cristal Union et L’Oréal (Boursorama, 6 juin 2016)

Global Bioenergies, IBN-One, Cristal Union et L’Oréal annoncent le démarrage d’un projet de 44 mois, à caractère industriel et commercial, focalisé sur la première usine de production biologique d’isobutène.

L’isobutène est une molécule plate-forme qui peut être convertie en essence, en caoutchoucs, en divers matériaux, et qui est également utilisée dans différentes applications par les industries de la chimie et de la cosmétique.

Quinze millions de tonnes d’isobutène sont produites chaque année à partir de ressources fossiles. Depuis 2008, Global Bioenergies développe un procédé de production d’isobutène à partir de ressources renouvelables (sucres résiduaires, déchets agricoles et forestiers). Ce procédé innovant, une fois utilisé à grande échelle, permettra de réduire les émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

La start-up Global Bioenergies signe un accord avec L'Oréal (Le Figaro, 6 juin 2016)

Le producteur de carburant biosourcé va lancer la construction de sa première usine.

Intéresser les grands noms de l'industrie représente une vraie performance pour une petite entreprise. C'est la prouesse de Global Bioenergies. Cette start-up produisant des éléments chimiques à partir de ressources renouvelables vient de signer un accord avec L'Oréal. Le géant des cosmétiques souhaite tester les composés biosourcés de la jeune pousse en remplacement de produits issus du pétrole.


L’OREAL pourrait bien inclure son hydrocarbure bio dans ses crèmes (Les Echos, 7 juin 2016)

L’action Global Bioenergies, à la faveur d’un bond de 20%, signe sa meilleure performance depuis octobre 2012. Le chimiste vert vient d’obtenir un financement pour la construction de son usine et annonce un partenariat avec L’Oréal, qui va tester ses lots de composés dérivés d’hydrocarbure biosourcé.

 

L’Oréal pourrait bien inclure son hydrocarbure bio dans ses crèmes.

Gilbert Dupont croit à fond en la technologie du chimiste vert Global Bioenergies (GBE), capable de produire des biocarburants à partir de glucose végétal (sucre de canne, betterave…), d’amidon ou de déchets agricoles (paille de blé, tiges de maïs, bagasse de canne à sucre…). Dans une note publiée ce matin, au lendemain de l’annonce par la « cleantech » d’un nouveau partenariat d’envergure - dans les cosmétiques cette fois, avec L’Oréal -, le cabinet d’analyses estime que le cours de l’action a encore le potentiel de doubler en dépit d’un bond de déjà 20%

« L’Oréal prend désormais part au projet IBN-One et testera des lots d’isobutène produits par Global Bioenergies, salue-t-il, confirmant son objectif de cours de 50,7 euros. […] Ce partenariat confirme une fois de plus le fort intérêt des industriels pour le bio-isobutène, renforce clairement la crédibilité de GBE auprès des acteurs du secteur et pourrait aboutir à un contrat d’approvisionnement dans le cas où le produit apporterait satisfaction. »

Global Bioenergies a mis au point une technologie qui permet à partir de bactéries modifiées et nourries au sucre de créer par fermentation de l’isobutène, un hydrocarbure - utilisé dans la fabrication de carburants, de pneus, de bouteilles en plastique et aussi des cosmétiques - obtenu jusqu’alors par craquage du pétrole

L’usine opérationnelle en 2019

Voilà huit ans que la société travaille à son procédé. Elle a d’abord apporté la preuve de concept en faisant la démonstration dans un prototype de petite taille que de l’isobutène pouvait être produit à partir de ressources renouvelables. Une fois la phase de recherche achevée en 2011, le procédé a ensuite été développé en laboratoire puis vint à la mi-2013 le début de la phase d’industrialisation qui s’est déroulée en deux étapes : la construction d’un pilote industriel d’une capacité de 10 tonnes à Pomacle-Bazancourt, près de Reims, puis celle d’un démonstrateur d’une capacité de 100 tonnes à Leuna en Allemagne.

La prochaine étape pour la « cleantech » est la construction d’une usine d’une capacité de 50.000 tonnes qui devrait être opérationnelle en 2019. Elle a créé pour ce faire une joint-venture à 50%, IBN-One, avec la coopérative agro-industrielle Cristal Union, propriétaire des marques Daddy Sucre et Erstein, et qui représente environ 40% de la production de betteraves en France. Les deux entités se connaissent très bien puisque la bioraffinerie de Pomacle-Bazancourt dans laquelle est installé le pilote industriel de l’entreprise verte appartient à ARD, filiale de développement industriel à environ 20% de Cristal Union.

En même temps que GBE annonçait hier soir que L’Oréal allait tester ses lots de composés dérivés d’isobutène biologique, elle faisait également état de l’octroi d’un financement de 9 millions d’euros par le programme Investissements d’Avenir de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Composé d’avances remboursables, ce financement sera progressivement libéré sur une durée de 44 mois en fonction de l’avancement du projet IBN-One. 5,7 millions, dont une tranche initiale 0,86 million, seront attribués à Global Bioenergies afin de lui permettre de terminer le développement industriel du procédé (comme améliorer la qualité du carburant produit).

Les 3,3 millions d’euros restants seront destinés à IBN-One et permettront notamment de financer les travaux d’ingénierie de l’usine et la validation commerciale de dérivés destinés, outre aux cosmétiques, aux carburants (essence, kérosène) et aux matériaux.  

« L’obtention de ce financement marque une étape importante sur la route qui nous emmène vers la construction et le démarrage de l’usine IBN-One, se réjouit Barnard Chaud, PDG d’IBN-One. Nous venons de clore la phase d’ingénierie conceptuelle de l’usine, et basculons maintenant dans les phases aval d’ingénierie. »

A ce jour, Global Bioenergies a noué des partenariats industriels avec Arkema, Audi, Cristal Union et le polonais Synthos. Par ailleurs, Arlanxeo, une filiale de Saudi Aramco et Lanxess, a récemment reçu des lots d’isobutène bio-sourcés pour des essais.

Aux côtés de Gilbert Dupont, à qui l’on pourrait reprocher d’avoir une opinion biaisée puisque le cabinet assure la liquidité du titre en Bourse et a été en chargé du placement de l’augmentation du capital, quatre autres analystes tiennent une opinion positive sur l’action du chimiste vert.

D’après la compilation faite par l’agence Bloomberg, l’objectif de cours médian est de 48,57 euros… Soit là aussi plus du double du cours actuel, qui a tout de même bien souffert de la chute des cours du pétrole rendant la technologie de Global Bioenergies moins compétitive.

Lancôme s'attire les foudres de Hong-Kong en annulant un concert (Ouest-France, 7 juin 2016)

La maison française de cosmétiques Lancôme est la cible d'appels au boycottage à Hong Kong pour avoir annulé le concert d'une chanteuse hongkongaise qui irrite Pékin.

 

La maison française de cosmétiques Lancôme est la cible d'appels au boycottage à Hong Kong pour avoir annulé le concert d'une chanteuse hongkongaise qui irrite Pékin pour ses critiques de l'influence chinoise dans l'ex-colonie britannique.

Figure du mouvement prodémocratie de l'automne 2014, Denise Ho devait chanter lors d'un événement promotionnel le 19 juin à Hong Kong. Mais dimanche, la célèbre marque du groupe L'Oréal a publié deux communiqués, le premier pour préciser que la chanteuse n'était pas une de ses porte-parole, et le second quelques heures plus tard pour annoncer l'annulation pure et simple du concert, « pour des raisons de sécurité », sans donner plus de précision.

Soutien affiché au dalaï lamaDans une ville réputée pour sa sécurité, de nombreux internautes ont vu dans cette décision une réaction à une publication, samedi, du quotidien étatique chinois en langue anglaise Global Times. Cet organe dépendant du parti communiste chinois a accusé sur les réseaux sociaux Lancôme de coopérer avec « un poison hongkongais » et « un poison tibétain », dans une référence au soutien affiché par la chanteuse au dalaï lama.

Mardi matin, plus de 24 000 personnes avaient réagi sur Facebook au communiqué controversé de Lancôme annulant le concert en le marquant de l'« émoticône » symbolisant la colère. Certains commentaires annonçaient un boycottage.

« C'est une blague ? Êtes-vous en train de dire que Hong Kong n'est pas un endroit sûr ? Si tel est le cas, je conseille fortement à Lancôme de cesser ses activités à Hong Kong », a réagi Winnie Leung, une internaute. « Cet incident est un bon exemple de +désastre de relations publiques+ ».

« Un pays, deux systèmes »

Le projet de concert avait auparavant été critiqué en Chine, où des internautes avaient accusé la marque française d'utiliser les bénéfices engrangés en Chine continentale pour promouvoir les causes de l'indépendance hongkongaise et du Tibet.

En vertu de l'accord sino-britannique ayant organisé la rétrocession de 1997, Hong Kong jouit de libertés inconnues ailleurs en Chine continentale, en vertu du principe « Un pays, deux systèmes ».

Mais divers incidents, et notamment la « disparition » de libraires critiques de Pékin, ont renforcé dans l'ex-colonie le sentiment que ces libertés sont en train de s'éroder, et que Pékin y renforce sa mainmise.

 

Appels au boycott contre Lancôme à Hong-Kong (Les Echos, 7 juin 2016)

La marque de cosmétiques a annulé un concert promotionnel avec une chanteuse pro-démocratie.

 

Lancôme se retrouve pris en plein dans une polémique qui souligne les limites de l'économie de marché en Chine quand elle se heurte aux lignes rouges fixées par Pékin en matière de liberté d'expression.

 

La célèbre marque de cosmétiques de l'Oréal est l'objet d'appels au boycott aussi bien sur le Continent qu'à Hong-Kong pour avoir organisé, puis annulé, un concert promotionnel avec Denis Ho, chanteuse originaire de l'île et connue pour ses engagements pro-démocratie ou en faveur du Dalaï-lama. Outragée, l'artiste n'a pas ménagé ses critiques en retours sur son compte Facebook, accusant l'entreprise française d'avoir « terni sa réputation » et « plié le genou devant un pouvoir hégémonique ».

 

L'affaire a visiblement démarré ce week-end par un commentaire du « Global Times ». Sur le réseau social Weibo, le quotidien nationaliste chinois a mis en cause la participation de Denis Ho à ce concert prévu à Hong Kong le 19 mai, et s'est fait l'écho - s'il ne l'a pas provoqué - d'une vague d'indignations de citoyens du continent.

 

La réaction de la marque n'a pas tardé : d'abord en précisant que Denis Ho n'était pas sa porte-parole, puis en annonçant finalement l'annulation du concert, pour des « raisons de sécurité ».

 

Lancôme poussé dans un "dilemme" ?

 

Ulcérés, de nombreux internautes de Hong Kong sont depuis montés au créneau en appelant au boycott de Lancôme. Rattachés à la Chine depuis 1997 après le retrait Britannique, Hong Kong bénéficie de libertés inconnues sur le Continent en vertu du principe « Un pays, deux systèmes », mais de nombreuses voix dénoncent la mainmise de plus en plus visible de Pékin.

 

Accusé de s'être autocensuré d'un côté, de privilégier ses intérêts en Chine continentale , son deuxième débouché, de l'autre, L'Oréal se retrouve donc entre deux feux. Et comme pour mieux remuer le couteau dans la plaie, le « Global Times » y est allé de son avertissement à peine voilé, estimant que Denis Ho a poussé Lancôme dans un dilemme.

 

« Apparemment, Lancôme a accordé plus de considération au sentiment du public sur le Continent, parce que le Continent représente un marché plus large que celui de Hong Kong (...) Aucune grande entreprise ne veut se mêler de politique, certaines affaires précédentes ayant déjà démontré les enjeux élevés. »

 

En janvier, Chou Tzu-yu, 16 ans, une chanteuse taïwanaise de K-pop, la pop sud-coréenne, avait été poussée à faire des excuses publiques pour avoir soutenu l'indépendance de Taïwan.

 

Accusé de céder aux pressions chinoises, Lancôme boycotté à Hong Kong (Libération, 8 juin 2106)

Pas toujours facile de combiner business et démocratie.

Une manifestation est prévue aujourd'hui à Hong Kong pour protester contre l'annulation par Lancôme d'un concert dans la région. La marque française a en effet annoncé, sans réelle explication, que le concert de Denise Ho, prévu dans le cadre d'un événement promotionnel, n'aurait pas lieu.

Pour la chanteuse, écrit le New York Times, la raison est claire : L'Oréal, la maison mère de Lancôme, ne veut pas fâcher la Chine, l'un de ses plus grands marchés. Une opinion partagée par de nombreux Hongkongais.

Car Denise Ho est une figure du mouvement pro-démocratie de l'automne 2014, qui avait vu des dizaines de milliers de personnes descendre dans la rue pour demander un véritable suffrage universel dans le territoire retourné en 1997 dans le giron chinois. «Je ne suis pas la seule victime de cette autocensure commerciale», souligne Denise Ho, rappelant que le chanteur taïwanais Chou Tzu-yu avait dû présenter des excuses à la Chine après avoir brandi le drapeau taïwanais à la télévision.

 

Lancôme, le parfum de la volte-face (Le Monde, 9 juin 2016)

Lancôme se retrouve sous le feu des critiques d’éléments nationalistes en Chine pour avoir organisé un concert d’une chanteuse et actrice de Hongkongaffichant ouvertement ses positions en faveur de la démocratie.

Chanteuse engagée, Denise Ho avait annoncé, jeudi 2 juin, sur les réseaux sociaux qu’elle participerait à un événement promotionnel de la marque. Mais le spectacle, qui devait avoir lieu le 19 juin, a été annulé au cours du week-end « du fait de possibles raisons de sécurité ». Surtout, la marque de cosmétiques française a rapidement marqué ses distances avec cette star de la pop de Hongkong. Denise Ho « n’est pas une porte-parole de Lancôme », a très opportunément rappelé un communiqué de la société. Contacté, le Groupe L’OREAL qui détient la marque n’a pas fourni davantage d’explications.

Ho Wan-see, de son nom cantonnais, n’a pas dissimulé, depuis 2014, son soutien au mouvement étudiant des Parapluies. Autre sujet sensible du point de vue chinois, Mme Ho a publié sur son compte Facebook, le 13 mai, une photo d’elle au côté du dalaï-lama, évoquant un anniversaire « inoubliable » auprès de celui que Pékin n’hésite pas à qualifier de « loup en robe de moine ».

Le quotidien officiel Global Times a dénoncé, samedi 4 juin au matin, sur son compte Weibo, le Twitter chinois, l’utilisation par Lancôme mais aussi par les bains de bouche Listerine de l’image de l’artiste de 39 ans. Mardi, ce même journal constate que Lancôme est face à un dilemme mais se félicite que la balance penche du côté de Pékin.

Appel au boycot

Voir le nationalisme influencer les décisions des nouveaux consommateurs chinois est le cauchemar des marques occidentales, sur ce marché perçu comme un réservoir de croissance majeur. Les hypermarchés Carrefour en avaient fait l’expérience lors d’une campagne de boycott en 2008 à la suite du passage de la flamme olympique en France, chahuté par des manifestants. En retour, Carrefour avait pris l’initiative de vêtir ses caissiers du rouge du drapeau chinois, faisant ainsi amende honorable et montrant son soutien aux Jeux de Pékin.

La volte-face de Lancôme lui vaut l’hostilité de ceux qui s’inquiètent de la reprise en main de Hongkong par le pouvoir central chinois. Un nouveau groupe sur Facebook s’est créé pour en appeler à « la beauté, la sagesse et l’intégrité morale » des femmes de l’ancienne colonie britannique, invitées à boycotter Lancôme. La chanteuse Denise Ho a elle-même réagi, s’insurgeant contre la posture adoptée par Lancôme : « Il n’est pas juste d’être puni pour avoir pris la parole, pour avoir tenu tête, pour s’être mis en quête de ces droits que nous considérons comme des droits de l’homme essentiels ». Mme Ho exige de la marque française qu’elle précise pour quelles raisons exactement le concert a été annulé.

 

Face aux manifestants, Lancôme ferme des points de vente Hong Kong (Reuters, 8 juin 2016)

Lancôme a fermé des points de vente à Hong Kong mercredi, des manifestants reprochant à l'enseigne du groupe L'Oréal d'avoir cédé à la pression de Pékin en annulant le concert d'une chanteuse pro-démocratie.

Arborant des parapluies jaunes, symbole du mouvement pro-démocratie de Hong Kong, et des banderoles colorées en chinois, anglais et français, des dizaines de manifestants, massés dans le grand magasin de luxe Lane Crawford, situé dans le quartier de Causeway Bay, scandaient "L'Oréal ! Pas d'auto-censure !".

Les manifestants réclamaient également un boycott des produits L'Oréal. Le groupe de cosmétiques français, dont la Chine est le deuxième marché à l'exportation après les Etats-Unis, a annoncé avoir annulé le concert de la chanteuse Denise Ho pour des raisons de sécurité.

Cette annulation est intervenue à la suite d'un message en ligne du Global Times, un tabloïd publié par le Quotidien du Peuple, qui reprochait à Lancôme sa collaboration avec Denise Ho, déclenchant des appels au boycott des produits de la marque en Chine continentale.

La chanteuse, une célébrité locale ayant pris fait et cause pour le mouvement démocratique de Hong Kong, devait se produire le 19 juin. Elle a écrit le 6 juin sur sa pageFacebook que la décision de Lancôme relevait de l'auto-censure.

Le bureau L'Oréal de Hong Kong n'a fait aucun commentaire mercredi.

L'action L'Oréal perdait 0,7% en Bourse de Paris.

 

A Hong Kong, Lancôme accusée de "s'agenouiller devant la Chine (L’Express, 9 juin 2016)

La marque Lancôme a annulé le concert qu'une artiste critique de Pékin devait donner pour un événementpromotionnel. Une décision qui soulève une vague de protestations.

A Hong Kong, Lancôme fait le dos rond. Ce mercredi, alors que des manifestants appellent au boycott de la marque de cosmétiques française, sa boutique de Times Square et le centre de soins qui se trouve dans le même immeuble sont fermés. 

"Boycottez Lancôme ! "Honte à l'auto-censure !" Les manifestants dénoncent la déprogrammation de la chanteuse Denise Ho, qui devait se produire lors d'un événement promotionnel le 19 juin. Cette dernière est une figure du mouvement pro-démocratie de l'automne 2014

Accusée par la Chine d'avoir programmé "un poison"

La controverse a commencé samedi, lorsque le quotidien étatique chinois en langue anglaise Global Times a accusé Lancôme de coopérer avec "un poison hongkongais" et "un poison tibétain", référence au soutien affiché par la chanteuse au dalaï-lama

Elle s'est poursuivie sur les réseaux sociaux chinois, des internautes accusant la marque française d'utiliser les bénéfices engrangés en Chine continentale pour promouvoir des causes hostiles à Pékin. 

Dimanche, la marque du groupe L'Oréal a publié deux communiqués, le premier pour affirmer que l'artiste n'était pas une de ses porte-paroles, le second pour annoncer l'annulation du concert, "pour des raisons de sécurité". 

Des produits Lancôme jetés aux toilettes

Des explications jugées insuffisantes à Hong Kong. La conseillère de district Christine Fong a jeté ses produits Lancôme dans les toilettes avant de tirer la chasse, dans une vidéo postée sur Facebook, vue mercredi plus de 128 000 fois. "Je vais vider le tube de cette marque et je ne l'utiliserai plus jamais. Lancôme, va au diable !", a-t-elle lancé. 

Clash dans la pub aux Etats-Unis (Les Echos, 7 juin 2016)

L’étude des annonceurs américains met en lumière les abus commis par les agences médias.

 

L'enquête était attendue depuis l'annonce de son lancement, le 17 juin 2015. Mardi, l'Union des annonceurs américains, la fameuse ANA (Association of National Advertisers) - qui rassemble des marques telles qu'Apple, Coty, Hilton et Qatar Airways - a publié ce que certains jugent désormais comme un « brûlot » sur l'absence de transparence dans les relations entre agences de conseil et d'achat médias et annonceurs aux Etats-Unis.

 

Concrètement, l'étude de 58 pages réalisée par K2 (filiale du cabinet Kroll) d'octobre 2015 à mai 2016 souligne que les pratiques « non transparentes » des agences médias sont « généralisées », en tout cas dans l'échantillon étudié. Sur 150 personnes du secteur interrogées, 117 étaient directement impliquées dans des opérations d'achat d'espace aux Etats-Unis. Parmi elles, 59 ont dit avoir été directement confrontées à un comportement opaque.

 

Des annonceurs floués

 

D'une part, 34 ont fait état de rabais accordés par les médias aux agences, parfois à la demande de celles-ci, pouvant aller de 1,67 % à 20 % des dépenses de l'annonceur, sans que ce dernier en soit averti et sans qu'il en bénéficie. Ils peuvent prendre la forme de versements en cash, d'espaces gratuits, ou de commissions sanctionnant des prestations (études, conseil...) « sans utilité, nettement surfacturées ou non effectuées ». D'autre part, 33 personnes ont constaté des comportements qui, potentiellement, n'étaient pas dans l'intérêt de l'annonceur. Exemple : l'agence ne l'informe pas des prix exigés par un média et pratique auprès de l'annonceur une majoration allant de 30 % à 90 %. Sans compter les conflits d'intérêt quand l'agence et le média appartiennent au même groupe...

 

La colère de Maurice Lévy

 

Les dysfonctionnements touchent tout type d'agence et de média (digital, print, affichage ou télévision). Et K2 dit disposer de preuves selon lesquelles de hauts dirigeants des agences ou de leur maison mère ont eu connaissance, voire ont mandaté de telles pratiques.

 

Sitôt l'enquête mise en ligne, Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, troisième groupe de communication mondial, a publié une lettre au président de l'ANA Bill Koenigsberg dont il a mis Sir Martin Sorrell, CEO de WPP, John Wren (Omnicom) et Michael Roth (IPG), ses principaux concurrents, en copie. S'en prenant de façon assez violente à l'ANA, non sans arguments : « Je trouve extrêmement choquant, écrit-il, que, si l'on en croit les fuites dans la presse, le rapport de l'ANA maintienne l'anonymat (...), accusant certaines, voire toutes les agences de publicité de comportements contraires à l'éthique. Ces assertions pourraient gravement nuire à la réputation de ces entreprises. Elles pourraient également entamer la confiance des investisseurs dans ces sociétés ».

 

Ampleur internationale

 

La polémique, qui prend des allures de scandale, prendre une ampleur internationale. Burberry's, Coca Cola, Barclay's, L'Oréal... Les plus gros annonceurs basés au Royaume-Uni ont dit en mai leur malaise, exigeant que les agences utilisent un nouveau contrat-type très rigoureux. En France, l'Union des Annonceurs souhaite également faire entendre sa voix, alors qu'un décret amendant la loi Sapin de 1993 est en préparation.

L'OREAL nomme un directeur pour ses réseaux de distribution américains (Boursier.com, 8 juin 2016)

L’OREAL a nommé Marc-Alexandre Risch au poste nouvellement créé de "CRO", soit directeur de la distribution. Dans le cadre de cette mission, le dirigeant a été chargé de chapeauter le réseau de distribution en proposant des opérations de communication, en développant des solutions de back office et des synergies au sein de la société, en vue d'établir une expérience consommateurs multicanale et fluide à travers le portefeuille de marques du groupe aux États-Unis.

Risch a rejoint L'Oréal en 2005 comme responsable des projets internationaux de Garnier. Il était dernièrement le patron de The Body Shop au Canada.